Communiqué du Ministère de l'Agriculture - 26/01/2021
Comme plusieurs pays d’Europe, la France est confrontée à un épisode d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) depuis la mi-novembre. La maladie circule activement dans la faune sauvage et se manifeste à l’occasion des migrations vers le Sud.
Pour rappel, ce virus de l’influenza aviaire (H5N8) atteint exclusivement les oiseaux ; il n’est pas transmissible à l’Homme qui peut consommer en toute sécurité de la viande d’origine aviaire, des œufs, du foie gras et plus généralement tout produit alimentaire de volaille.
Nombre de foyers confirmés d'influenza aviaire hautement pathogène :
À la date du 25 janvier, la France compte 409 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène confirmés par le laboratoire national de référence (LNR) de l’ANSES.
Ces foyers se répartissent ainsi :
- 386 foyers en élevage dans le Sud-ouest ;
- 12 foyers hors Sud-ouest ;
Elle a par ailleurs enregistré 11 cas dans la faune sauvage.
la date du 25 janvier, 2 millions de volailles (essentiellement des canards) ont été abattues dans le Sud-ouest sur ordre de l'administration, suite à la détection de foyers ou de manière préventive pour limiter la propagation du virus.
Il convient de rappeler l’impérieuse nécessité de garantir la biosécurité dans les élevages ; le gouvernement a d’ailleurs prévu des aides à cet effet dans le Plan de relance.
L'État sera présent aux côtés des éleveurs concernés ; leurs pertes seront compensées dans le respect des réglementations européenne et nationale. Un dispositif d’acompte pour compenser la valeur des animaux abattus est d’ores et déjà en place.
Sud-ouest : mesures en vigueur dans la zone règlementée
Face à un virus extrêmement contagieux entre oiseaux cette année, les élevages de volailles doivent être dépeuplés rapidement dans un rayon de 5 km, et les mouvements interdits dans un rayon de 20 km.
Sur la base d’un avis rendu le 7 janvier par l’ANSES, les mesures supplémentaires suivantes ont été prises :
- Les abattages préventifs pratiqués précédemment sur un rayon de 3 km autour des foyers le seront dorénavant sur 5 km. Ils concerneront dans le 1er kilomètre tous les oiseaux d’élevage et de basse-cour, et pour les 4 km suivants l’ensemble des palmipèdes et les autres volailles quand elles ne sont pas claustrées ;
- Les capacités d’abattage vont être significativement augmentées grâce à la mobilisation du prestataire mandaté par l’État, à celle des vétérinaires sanitaires ainsi qu’à la réquisition d’abattoirs supplémentaires ;
- La zone de surveillance de 10 km autour des foyers pourra être étendue jusqu’à 20 km, avec interdiction de sortie et d’entrée de volailles (y compris pour repeupler un élevage qui a terminé son cycle de production). Ces restrictions seront réévaluées d’ici la fin du mois de janvier, à l’aune du bilan épidémiologique.
Abattages
Les capacités d’abattage ont été significativement augmentées avec la réquisition de 5 abattoirs situés sur les communes de Gibret (Landes), Montaut (Landes), Came (Pyrénées-Atlantiques), Maubourguet (Hautes-Pyrénées) et Castelnau d’Auzan (Gers).
Au 14 janvier, 1,116 million de volailles (essentiellement des canards) ont été abattues dans le Sud-Ouest sur ordre de l’administration, suite à la détection de foyers ou de manière préventive.
Autres foyers en France - mesures en vigueur
La situation semble évolutive dans les autres départements touchés par le virus depuis son introduction en France à la mi-novembre, mais peu de nouvelles zones sont apparues.
Les mesures qui s’appliquent dans les départements où des foyers ont été confirmés (Deux-Sèvres, Vendée) sont l’abattage de l’ensemble des volailles de l’exploitation infectée et la mise en place d’une zone de protection de 3 km autour des foyers ainsi que d’une zone de surveillance de 10 km autour de ces foyers.
Afin de maîtriser le risque de diffusion du virus, les mouvements de volailles sont interdits dans ces zones où des mesures sanitaires strictes doivent être observées.
Situation dans la faune sauvage
Dans la faune sauvage, signe que le virus H5N8 circule, 11 cas ont été répertoriés sur des animaux retrouvés morts : oies bernaches (Morbihan et Loire-Atlantique) ; cygnes (Meurthe-et-Moselle et Loire) ; oie cendrée (Bouches-du-Rhône) ; buse et goéland (Haute-Corse), mouette (Landes), canard tadorne (Calvados), bécasseaux maubèche (Manche).
Une zone de contrôle temporaire (ZCT) a été mise en place autour des lieux de découverte des cadavres : claustration des volailles et oiseaux captifs, respect des mesures de biosécurité, interdiction des mouvements de volailles et de rassemblements (foires...).
Mesures en vigueur sur tout le territoire national métropolitain
Pour rappel, l’ensemble du territoire national métropolitain est classé en niveau de risque «élevé » au regard de l’influenza aviaire depuis le 17 novembre 2020.
Les mesures suivantes s’appliquent à l’ensemble des départements de l’Hexagone et de la Corse :
- claustration ou protection des élevages de volailles par un filet avec réduction des parcours extérieurs pour les animaux ;
- interdiction de rassemblements d’oiseaux (exemples : concours, foires ou expositions) ;
- interdiction de faire participer des oiseaux originaires de ces départements à des rassemblements organisés ;
- interdiction de l’utilisation et du transport d'appelants pour la chasse au gibier d’eau.
La vigilance reste impérative pour éviter la propagation du virus. Les mesures de biosécurité doivent être appliquées par les professionnels et les particuliers (basses-cours). Consultez ces mesures ICI