Avortements dans les élevages bovins :
comprendre et agir

Les avortements, et plus particulièrement les avortements répétés, sont fréquents et représentent une perte économique importante pour les élevages bovins.

Depuis novembre 2013, le GDS Aveyron met à disposition des cabinets vétérinaires du département des boîtes de prélèvements pour les éleveurs adhérents.

Objectif : améliorer le taux d’élucidation des causes infectieuses lors de séries abortives afin de limiter l’impact économique dans les élevages bovins, ovins et caprins.

Qu'est-ce qu'un avortement au sens réglementaire ?

Définition (Arrêté du 10 octobre 2013) : « Est considéré comme un avortement, un avortement infectieux avec expulsion d’un fœtus ou d’un animal mort-né ou succombant dans les 12h suivant la naissance, à l’exclusion des avortements d’origine manifestement accidentelle. »

Investiguer une série d'avortements

En cas de série abortive dans un troupeau, l’éleveur doit :

  1. Contacter son vétérinaire sanitaire
  2. Réaliser :

Quelles maladies sont recherchées ?

Chez les bovins : comprendre les causes d'avortements

Dans les élevages bovins de l’Aveyron, plusieurs maladies peuvent être à l’origine d’avortements ou de séries abortives.

Certaines maladies ont fortement reculé grâce aux plans de lutte collectifs, alors que d’autres sont désormais identifiées comme causes principales.

La BVD, une maladie en nette régression

La BVD (Diarrhée Virale Bovine) était autrefois très présente dans les élevages bovins et responsable de nombreux avortements. Aujourd’hui, la situation a évolué positivement grâce au plan collectif de dépistage national, mis en œuvre dans notre département via la boucle TST à la naissance. Cette stratégie permet de détecter rapidement les animaux porteurs et de maîtriser la circulation du virus.

En conséquence, la BVD est devenue une cause beaucoup plus rare de séries abortives. Pour les éleveurs, c’est une bonne nouvelle : cette maladie pénalisante pèse désormais beaucoup moins sur la reproduction.

L’Ehrlichiose, première cause actuelle d’avortements

Si la BVD a reculé, une autre maladie a pris de l’importance : l’Ehrlichiose bovine. Cette maladie est d’origine bactérienne et transmise par les tiques. Elle est désormais reconnue comme la cause principale des avortements bovins dans notre département.

Lorsqu’une série abortive survient dans un troupeau, l’Ehrlichiose est systématiquement recherchée en première intention.

Le prélèvement recommandé consiste à réaliser un tube de sang EDTA sur des vaches ayant avorté depuis moins de 7 jours, ce qui permet de confirmer rapidement l’implication de la maladie.

Bilan des investigations en 2024

En 2024, 82 élevages bovins ayant présenté une série abortive ont été investigués par le GDS Aveyron et les vétérinaires sanitaires. Les résultats montrent que :

La nouvelle PCR digitale a également permis d’identifier deux élevages positifs à la Listeria parmi les 30 séries analysées avec cet outil innovant.

Boîtes de prélèvements du GDS Aveyron

Le GDS Aveyron fournit gratuitement une boîte de prélèvements en cas de série d’avortements.

Caractéristiques :

  • Réfrigérée et à triple emballage
  • Recherche des causes infectieuses les plus fréquentes
  • Financement à 100 % par le GDS Aveyron

Prise en charge des analyses :

  • De 0 à 100 € : financement total via la CRSSA Occitanie
  • De 100 à 350 € : 70 % pris en charge via le fonds sanitaire GDS Aveyron
  • L’éleveur transmet les factures au GDS12 pour remboursement

Pour les éleveurs

- En cas de série abortive, contactez votre vétérinaire sanitaire et le GDS Aveyron pour engager les prélèvements et analyses nécessaires.
- Pour bien investiguer il est essentiel d’avoir un, ou mieux, plusieurs avortons (le liquide stomacal de l’avorton est le prélèvement de choix), les mères avortées (à prélever le plus tôt possible après avortement et dans tous les cas dans les 7 jours qui suivent l’avortement ; un écouvillon vaginal sera réalisé par le vétérinaire) et des femelles du même lot, même si celles-ci n’ont pas avorté (des prises de sang seront réalisées sur ces femelles).

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