La Paratuberculose
La paratuberculose, qu’est-ce que c’est ?
La paratuberculose bovine est une maladie infectieuse chronique provoquée par la bactérie Mycobacterium avium paratuberculosis. Elle touche principalement les ruminants : bovins, ovins et caprins. Cette maladie progresse lentement et reste longtemps silencieuse avant l’apparition des premiers signes cliniques.
Chez le bovin, la maladie se manifeste par :
- Une diarrhée chronique, souvent bulleuse, rebelle aux traitements,
- Un amaigrissement progressif malgré un appétit conservé,
- Une baisse de production laitière,
- Une évolution inéluctable vers la mort de l'animal.
L’animal malade est généralement âgé de plus de 2 ans, mais il peut être porteur sans symptômes pendant plusieurs années. Le déclenchement clinique est souvent lié à un stress (mise bas, changement de ration, transport…).
Comment se transmet la paratuberculose ?
La contamination a lieu très tôt, dès le premier mois de vie du bovin, principalement par :
- ingestion de nourriture, d’eau ou de lait tété contaminés par les bouses des animaux infectés.
- transmission intra-utérine, dans certains cas,
- et de façon exceptionnelle, par voie aérienne.
Le principal réservoir bactérien reste le bovin infecté excréteur. Un animal malade peut contaminer durablement l’environnement, et les jeunes animaux sont particulièrement sensibles.
Il est recommandé d’éliminer rapidement les animaux infectés.
De même, il est conseillé de ne pas conserver pour l’élevage la descendance d’animaux connus comme infectés ; le risque qu’elle soit à son tour porteuse de paratuberculose est loin d’être négligeable.
Dépister les animaux infectés
Le diagnostic repose sur deux types d’analyses réalisées uniquement à partir de 24 mois d’âge :
- PCR sur bouses : permet de détecter directement la bactérie. Un résultat positif signifie que l’animal est excréteur et contaminant.
- Sérologie sur sang : recherche d’anticorps, signe d’une infection. Un animal séropositif n’est pas forcément excréteur, mais il peut le devenir.
Les analyses de détection ne peuvent pas systématiquement détecter tous les infectés à un moment donné. Aussi, des analyses répétées dans le temps permettent de mieux appréhender la contamination des bovins.
Nouvel outil de dépistage de la paratuberculose
A l’aide de pédichiffonnettes, des prélèvements ont lieu dans l’environnement des bovins et une analyse PCR est réalisée par le laboratoire. Ce dépistage constitue une méthode complémentaire et s’adresse :
- Aux cheptels qui ne connaissent pas leur statut afin d'identifier si la bactérie est peu présente ou pas. Un plan d’assainissement avec prises de sang complémentaire, analyses de bouses, ou mise en place d’une vaccination pourra être ainsi préconisé.
- Aux cheptels infectés qui veulent suivre leur niveau d’infection.
- Aux cheptels vaccinés qui peuvent faire un bilan peu coûteux de leur situation.
- Aux cheptels sélectionneurs, pour la vente de reproducteurs (référentiel national AFSE), qui intègre, depuis 2024, cette nouvelle méthode de dépistage pour acquérir un statut favorable.
Quels moyens de maîtrise de la paratuberculose ?
À ce jour, il n’existe aucun traitement curatif. La gestion de la maladie repose donc sur :
- La détection précoce et la réforme rapide des animaux infectés,
- La protection des jeunes veaux : hygiène du vêlage, qualité du colostrum, eau propre, séparation des génisses, etc.
- La non-conservation des descendances issues d’animaux confirmés infectés,
- Une vaccination possible dans les cheptels infectés, sous autorisation des services vétérinaires.
Accompagnement technique et financier pour les éleveurs
- Aide technique et financière :
- Un plan d’aide est proposé aux cheptels où des cas cliniques sont confirmés par analyses.
- Objectif : identifier les animaux excréteurs, organiser leur réforme et maitriser la contamination des jeunes.
- Attestation de garantie paratuberculose :
- Le GDS délivre une attestation de garantie en matière de paratuberculose, basée sur le référentiel AFSE (Association Française de la Santé de l’Élevage).
- Plus de 230 cheptels aveyronnais sont aujourd’hui engagés dans cette démarche volontaire.
- Sérologies en prophylaxie :
- Le GDS recommande des analyses sérologiques lors des prophylaxies pour les bovins de plus de 24 mois.
- Un tarif préférentiel négocié est proposé aux éleveurs adhérents.