Dermatose Nodulaire Contagieuse

En date du 6 septembre, un second foyer de DNC a été déclaré dans le département de l’Ain. Il s’agit du deuxième foyer de DNC recensé dans ce département depuis le début de l’épizootie. Le précédent avait été confirmé le 23 août, après une période de deux semaines consécutives sans déclaration de nouveaux cas.

Ainsi au 8 septembre, 78 foyers ont été déclarés en France répartis dans 3 départements :

  • Savoie : 32 foyers
  • Haute-Savoie : 44 foyers
  • Ain : 2 foyers

Ces 78 foyers concernent 46 élevages.

 (nb : un élevage (identifié par un EDE unique) peut être composé de plusieurs unités épidémiologiques (lots ou parcelles). Chaque unité épidémiologique peut être à l’origine d’un foyer distinct si aucun lien épidémiologique n’est établi entre les différentes unités).

 

Carte de la zone réglementée au 9 septembre 2025 (départements : Savoie, Haute-Savoie, Ain, Jura et Isère).

En jaune : nouvelles communes de la ZR suite au dernier foyer du 6 septembre dernier.

90% des bovins de la zone réglementée vaccinés.

Depuis le 18 juillet 2025, une campagne de vaccination obligatoire de l’ensemble des bovins présents dans la zone réglementée est en cours. Son objectif est d’éradiquer totalement la maladie, en complément des autres mesures mises en place : abattage des foyers infectés (unités épidémiologiques), restrictions de mouvements et respect strict des règles de biosécurité. Cette campagne concerne l’ensemble des bovins, tous âges confondus, présents dans la zone dite réglementée, définie par un périmètre de 50 kilomètres autour des foyers, soit environ 250 000 animaux. La vaccination y est obligatoire pour tous les bovins et entièrement financée par l’État.

Au 28 août 2025, plus de 90 % des bovins des élevages situés en zone réglementée avaient déjà été vaccinés, soit plus de 220 000 animaux.

Vaccination préventive contre la DNC en Corse

La Corse ne connait aujourd’hui aucun foyer de DNC mais sa proximité avec la Sardaigne a conduit les parties prenantes à solliciter l’état pour la vaccination de son cheptel bovin. Le CNOPSAV a validé le lancement d’une campagne de vaccination obligatoire des bovins en Corse, entièrement financée par l’État. Tous les bovins et élevages de l’île seront vaccinés à partir du 1er septembre, pendant 4 mois, par les vétérinaires.

Un zone réglementée élargie suite aux foyers de l’Ain

La zone réglementée actuelle inclue des communes des départements de Savoie, Haute-Savoie, Ain, Isère et déborde sur la Suisse et sur quelques communes de l’Italie. Elle évolue en fonction de la localisation des nouveaux foyers.

Dans la zone réglementée, mise en place de mesures d’hygiène et de biosécurité renforcées.

De manière générale, les déplacements de bovins sont interdits. Une instruction technique publiée le 18 août et modifiée le 4 septembre précise les conditions de dérogations aux mouvements des bovins au sein de la zone réglementée (changement de pré, changement de bâtiment, retour d’estive, engraissement, etc.).

Interdiction de sorties des bovins de la zone réglementée

En ce qui concerne la zone indemne, et donc l’Aveyron, à ce jour, les bovins situés dans la zone réglementée (zone de protection ET zone de surveillance) ne peuvent pas sortir vers la zone indemne.

Les mesures de lutte consistent en l’interdiction des mouvements de bovins au sein des zones réglementées, au dépeuplement des bovins présents dans les foyers déclarés, et à la vaccination.

La liste des communes de la ZR est disponible :

 

Une foire aux questions/réponses sur le site internet du Ministère de l’Agriculture est disponible et a été complétée, vous pouvez la trouver à l’adresse suivante : https://agriculture.gouv.fr/dermatose-nodulaire-contagieuse-des-bovins-dnc-point-de-situation-et-foire-aux-questions

Face à une épizootie à transmission vectorielle, deux actions complémentaires sont indispensables pour éradiquer la maladie et sont mises en place par l’Etat et le Ministère de l’Agriculture :

  • le dépeuplement ciblé des foyers (animaux appartenant au même lot que l’animal déclaré positif afin de supprimer toute source de multiplication du virus).
  • La vaccination a débuté le 19 juillet dernier, elle permettra de protéger les cheptels indemnes dans la zone réglementée. La vaccination est un outil complémentaire à la surveillance, au dépeuplement des foyers et aux restrictions des mouvements. Elle contribue à limiter l’extension de la maladie et à diminuer le nombre de suspicions et de foyers. Cette stratégie constitue un anneau de protection autour des foyers : l’intérêt est collectif, pour la zone réglementée, mais aussi pour l’ensemble des élevages du territoire national.

Le virus en quelques mots

Le virus présente une très grande résistance dans le milieu extérieur (80 jours à 20°C, 8-10 jours à 37°C) En revanche, il est très sensible aux ultraviolets. Les principales portes d’entrée du virus sont la peau ou les muqueuses digestives.

La période d’incubation est variable et a été établie à 28 jours. A l’issu de cette période d’incubation, plusieurs signes généraux peuvent apparaître :

  • Fièvre pouvant atteindre 41°C ;
  • Abattement ;
  • Anorexie ;
  • Chute de lactation ;
  • Hypertrophie des ganglions lymphatiques ;
  • Nodules sur la peau, les muqueuses et les membranes

L’évolution de ces symptômes peut être longue et les séquelles nombreuses (avortements, stérilité, tarissement, amaigrissement). La mortalité peut atteindre 10% du troupeau.

En cas de doute sur votre élevage, contactez immédiatement votre vétérinaire.

Pour rappel, la DNC est une maladie vectorielle, strictement animale. Elle affecte les bovins, les zébus et les buffles. Les autres espèces animales, comme les ovins et les caprins, ne sont pas concernés.

La DNC n’est pas transmissible à l’homme, ni par contact avec des bovins infectés, ni par l’alimentation, ni par piqûres d’insectes. Il n’y a en outre aucun risque pour la santé humaine lié à la consommation de produits issus de ces animaux. En revanche, cette maladie animale est fortement préjudiciable à la santé des bovins et conduit à des pertes de production importantes.

Elle se transmet entre animaux par piqûre d’insectes de type stomoxe ou taons (mouches).

L’équipe de FODSA-GDS Aveyron reste à votre disposition pour toute information complémentaire.

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Les dernières actualités

Bovins

DNC – point de situation

En date du 30 novembre 2025, 107 foyers ont été détectés en France, répartis dans six départements : Savoie (32) , Haute-Savoie (44), Ain (3), Rhône (1), Jura (7) et Pyrénées-Orientales (19), Doubs (1). Ces foyers concernent 72 élevages.

Levée d’une troisième zone réglementée

Ce 30 novembre, en l’absence de nouveau foyer, la zone réglementée (n°5) instaurée le 14 octobre dernier a été levée et devient une zone vaccinale (ZV).

En effet, plus de 45 jours après le dernier foyer et compte tenu de la couverture vaccinale, la zone réglementée mise en place autour d’un foyer dans l’Ain a pu être levée. Des conditions relatives aux mouvements des bovins restent en vigueur mais sont largement allégées.

En effet, au sein de cette zone, dite vaccinale, les bovins peuvent circuler librement.

De plus, les bovins sont autorisés sous conditions de vaccination et examen vétérinaire favorable à quitter cette zone pour rejoindre le reste du territoire indemne, ce qui était jusque-là strictement interdit.

Des bovins peuvent désormais entrer dans cette zone, ce qui n’était plus possible depuis son instauration. Pour cela, il doivent être vaccinés à leur arrivée et y rester 28 jours au moins.

Désormais la région AURA n’a plus de zone réglementées sur son territoire.

Pour le moment les zones réglementées 3 (foyers situés dans les Pyrénées Orientales) et 4 (foyers dépistés dans le Jura et le Doubs) sont toujours en place, suite à des dépistages récents de foyers.

 

 

Porcins

Aujourd’hui l’Espagne vient de déclarer deux cas de Peste Porcine Africaine (PPA) sur deux sangliers trouvés morts le 26 novembre près de Barcelone à 96 km de la frontière française. Ce sont les premiers cas en Espagne depuis 1994. A ce stade, nous n’avons pas d’information sur le génotype de PPA ni sur l’origine de cette infection. Une enquête épidémiologique est en cours. 

Toutes les mesures de gestion ont été mises en place comprenant la délimitation de la zone infectée, la recherche active et l’élimination sous contrôle officiel des carcasses de sangliers, l’interdiction de la chasse dans la zone afin d’empêcher le déplacement des sangliers vers la zone indemne, la restriction des activités de nature non essentielles, le renforcement de la surveillance évènementielle et des mesures de biosécurité dans les élevages porcins, ainsi que des visites officielles dans ces établissements.

Nous rappelons à tous le besoin de vigilance renforcée et d’application des mesures de biosécurité : biosecurite by IFIP | Accueil

Pour rappel

La peste porcine africaine (PPA) est une maladie virale grave qui affecte uniquement les porcs domestiques et les sangliers. Cette infection, hautement contagieuse et responsable d’une forte mortalité, circule encore dans plusieurs pays d’Europe, notamment en Italie du Nord (Piémont, Ligurie), ainsi que dans le Latium, la Calabre, la Campanie, la Sardaigne, et dans certaines zones des Antilles.

L’introduction de la PPA en France représenterait un risque majeur pour les élevages porcins. Les conséquences seraient lourdes : pertes économiques importantes, restrictions sanitaires strictes, perturbation des filières professionnelles et impacts durables sur l’ensemble de la production porcine.

Consultez notre page dédiée à la maladie sur notre site internet.

 

 

Bovins

Plusieurs projets d’étude et de recherche sont en cours au GDS Aveyron :

  • PASSAGE pour «Préventif et Agroécologique, un Suivi Sanitaire basé sur une Approche Globale de l’Elevage» tend à uniformiser et démultiplier l’Approche Sani-taire Globale en élevage en Occitanie. «L’idée est de proposer une méthode de suivi sanitaire, associant l’ensemble des acteurs et partenaires concernés», explique Léa Mouysset, en charge du projet à FODSA – GDS Ainsi des outils seront mis à disposition des acteurs du conseil en élevage au sein des différentes structures. Ce projet avance bien : les connaissances, compétences et outils existants ont été recensés, un outil de diagnostic consistant en une grille d’audit et des indicateurs de suivi, a été créé, de même que des fiches techniques. A l’échelle d’Occitanie, 30 fermes pilotes ont été recrutées dont 4 en Aveyron (sur des systèmes divers : broutards, Veau d’Aveyron, ovin lait, caprin). Les audits en fermes et les accompagnements aux éleveurs vont pou-voir démarrer afin d’ajuster la méthode et de pouvoir la déployer prochainement.

 

  • Parasitisme bovin : dans le cadre des MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques) sur le PNR Aubrac, des formations sont proposées sur le parasitisme en bovins, auxquelles FODSA – GDS Aveyron est associée. A par-tir d’une enquête menée dans 26 élevages du territoire ayant suivi ces formations et leur cabinet vété-rinaire, une étudiante de l’école d’ingénieurs de Purpan a dressé un état des lieux des pratiques dans ce domaine, en vue de sensibiliser les éleveurs sur les bonnes pra-tiques de gestion du parasitisme et de limiter l’impact sur les animaux et l’environnement.

 

  • SECUR’EAU pour «Sécuriser l’Eau d’abreuvement en élevage», ce projet vise à coordonner les travaux des structures de conseils sur la ressource en eau et sa qua-lité. «Face aux épisodes extrêmes de sécheresse, nous recensons des problèmes de ressource, des tensions sur l’usage de l’eau en période estivale qui relèvent d’en-jeux de santé et bien-être animal», résume Léa Mouysset.
  • Deux projets de recherche, auxquels sont associés les GDS, planchent sur l’existence d’une composante génétique à la résistance à la paratuberculose. L’étude menée dans les régions Normandie et Pays de la Loire sur des races Normandes et Prim’Hosltein tend à confirmer qu’il existe bien une composante génétique dans la résistance à la paratuberculose. En vue d’une meilleure maîtrise de cette maladie, cette évaluation génomique, identifiée sous le nom PRISSME, est étendue aux races bovines allaitantes. Aux côtés des OS, le GDS Aveyron, en partenariat avec Aveyron Labo, sera partie prenante pour repérer les profils intéressants en vue de collecter les échantillons et données, sur le département. Ces données seront ensuite traitées par des généticiens pour étayer leurs statistiques.

Eva DZ – Volonté Paysanne du 27 novembre 2025

Groupement de défense sanitaire de l’Aveyron. Actions sanitaires, formations des éleveurs, prévention.