Account
Please wait, authorizing ...
×

Retrouvez-nous sur Facebook !

Facebook

 

 

 

 

Fièvre Catarrhale : le point sur la situation - mars 2024

Pour rappel, la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) est une maladie virale touchant les ruminants domestiques (ovins, bovins, caprins) et sauvages. Cette maladie strictement animale n'affecte pas l'Homme et n'a aucune incidence sur la qualité des denrées alimentaires (viande, lait, etc.).

 Le sérotype 8 est enzootique en France depuis 2015. Plusieurs cas cliniques de Fièvre Catarrhale -sérotype 8 (FCO – 8) sont apparus chez des bovins et des ovins début août 2023 dans notre département.

Les animaux présentent de l’hyperthermie, des difficultés de locomotion, des croûtes sur le mufle, des ulcérations dans la bouche, du jetage ou encore bien que rare, mais caractéristique, une langue bleue chez les ovins. De nombreux animaux peuvent être malades pouvant entrainer de la mortalité y compris chez des adultes. A moyen et long terme, elle peut également être responsable de problèmes de reproduction, de malformations des veaux ainsi que de stérilité sur les mâles.

L’Anses a séquencé le génome de la souche BTV-8, observée actuellement sur notre département. Les résultats ont montré qu’il s’agit d’une nouvelle souche de sérotype 8, différente de celle qui a circulé en Europe en 2006, 2009 et 2015. L’origine de cette nouvelle souche de FCO-8 est à ce jour inconnue. Le fort impact clinique observé dans les élevages serait lié à cette nouvelle souche. En l’absence de données consolidées, il n’est pas possible d’avoir une image exhaustive de la situation nationale ; pour autant, la FCO sérotype 8 (nouvelle souche) est aujourd’hui présente sur plusieurs départements du Massif Central et plus à l’Ouest sur le secteur Limousin notamment.

QUELQUES RECOMMANDATIONS

La recommandation de base = la vaccination contre le sérotype 8

La vaccination permet de protéger son cheptel en limitant l’apparition des symptômes et en réduisant fortement, voire en empêchant, pour certains la virémie. Ceci réduit fortement le risque d’infection des moucherons qui piquent un animal malade. La transmission du virus à une autre bête s’en trouve ainsi diminuée. Par conséquent, la vaccination renforce la protection aussi bien individuelle que collective du troupeau. La vaccination des mâles reproducteurs est très fortement recommandée afin de sécuriser la reproduction. Elle n’entraine que très rarement des effets secondaires.

Différents vaccins inactivés sont disponibles, nécessitant une ou deux injections de primo-vaccination. Leur délai de mise en place de l’immunité varie : généralement, il faut compter 6 semaines entre la première injection de primo-vaccination et la mise en place de l’immunité complète (voir les spécifications de la notice du vaccin et les recommandations de votre vétérinaire). Le laboratoire national de référence (Anses Maison-Alfort) a validé l’efficacité du vaccin BTVPUR®-8 contre la nouvelle souche en décembre dernier.

La vaccination du troupeau n’étant pas obligatoire, l’éleveur peut vacciner lui-même ses animaux. Cependant, si la vaccination doit être justifiée et certifiée (exportations, échanges), elle doit être réalisée par un vétérinaire.

En résumé, la mise en place d’une vaccination doit être discutée entre l’éleveur et son vétérinaire. Elle est particulièrement indiquée sur les animaux naïfs.

La Désinsectisation = un outil complémentaire mais ponctuel

La désinsectisation permet de réduire les risques de piqûres par les moucherons. Elle ne permet cependant pas d’obtenir une protection individuelle totale. La désinsectisation reste un outil complémentaire, en particulier avant mouvement suivi d’une PCR ou avant concours, mais ne permet pas une protection collective et ne remplace pas la vaccination. Elle n’est pas un instrument de lutte contre la maladie et doit être pratiquée de façon modérée et raisonnée car son utilisation répétée peut entrainer l’apparition de résistances aux antiparasitaires.

SITUATION EN AVEYRON ET IMPACT SANITAIRE DE CETTE NOUVELLE SOUCHE

En ce début d’année 2024, un peu plus de 1 200 foyers ont été déclarés sur le département de l’Aveyron, principalement dans les élevages de bovins et d’ovins depuis août 2023.

Les données concernant la mortalité des bovins et des ovins du département de l’Aveyron attestent du très fort impact de la maladie sur les élevages. A titre d’illustration, d’après les données collectées auprès des 3 services d’équarrissage du département de l’Aveyron, les enlèvements de brebis, béliers, vaches adultes et taureaux ont augmenté de plus de 50 % entre le 21 août et le 30 septembre 2023 (cette évaluation a été faite par rapport à une moyenne des mortalités observées en 2020, 2021 et 2022) [Source : DDPP12]. La perte sanitaire et économique pour le département de l’Aveyron est donc conséquente avec une augmentation de la mortalité sur cette période (seulement 5 semaines observées), de plus de 2000 ovins, 450 bovins adultes et 260 jeunes bovins. Au-delà de l’impact sanitaire, le coût du passage de la FCO sur le seul département de l’Aveyron est donc majeur. Celui-ci n’illustre qu’une partie des pertes observées dans tous les élevages bovins et ovins du Massif Central.

Au moment de l’enquête, on observe chez les adultes :

  • Une forte variabilité inter-cheptel du pourcentage d’animaux malades (morbidité). Chez les bovins adultes, ce pourcentage varie de 1 % à 73 % et de 0,3 % à 47 % chez les ovins adultes. Par ailleurs, 18 % des élevages présentent plus de 20 % de bovins adultes atteints et 23 % des élevages ovins enquêtés présentent plus de 10 % d’ovins adultes atteints.

graphique FCO morbidité source plateforme ESA

  • Une variabilité inter-cheptel de la mortalité allant de 0 à 5% pour les bovins adultes et allant de 0 à 31% pour les ovins adultes.

graphique FCO mortalité source plateforme ESA

  • La mortalité chez les bovins adultes est plus faible à l’échelle collective, mais certains élevages ont subi des mortalités importantes.
  • La mortalité ovine dans les élevages enquêtés est présente dans presque la totalité des cheptels, et a été importante au sein de certains troupeaux.

Peu d’élevages avaient des jeunes animaux de moins de 6 mois. Pour cette raison, la morbidité et la mortalité n’ont pas pu être évaluées lors de cette enquête pour cette catégorie d’animaux.

Il est fort probable que cette enquête sous-estime l’impact réel de la maladie. En effet, elle a été réalisée en octobre auprès d’élevages foyers de FCO ayant été confrontés à la maladie sur les mois d’août et septembre ; depuis, d’autres pertes ont pu être observées. Dans tous les cas, il faut noter que l’impact sanitaire à l’échelle du cheptel et de la zone touchée est plus important que les estimations données. A ce jour, il est encore impossible de quantifier les pertes indirectes (baisse de production de lait, etc.) et celles à moyen et long terme comme les problèmes de reproduction, les avortements, les malformations à la naissance etc. Il conviendra d’attendre la fin de la période reproductrice pour évaluer ces conséquences. Cela risque cependant de s’avérer complexe, car la MHE (Maladie Hémorragique Epizootique) pourrait venir se combiner à la FCO lors de la reprise de l’activité vectorielle au printemps.

FOCUS EUROPE : FCO – LE SEROTYPE 3 INQUIETE

Une épizootie de FCO de sérotype 3 a débuté aux Pays-Bas autour d’Amsterdam début septembre 2023. Le virus s’est propagé dans tout le pays. Il a ensuite été détecté en Belgique, en Allemagne et au Royaume-Uni.

BTV3

Aux Pays-Bas, plus de 4 300 foyers ont été déclarés depuis début septembre 2023. L’impact sanitaire sur les élevages ovins est important. Une augmentation de la mortalité des bovins adultes (plus de deux ans) est également observée sans être évaluée.

La France métropolitaine est actuellement indemne de BTV 3.

Au vu de la situation sanitaire observée aux Pays-Bas, l’impact clinique du BTV 3 en France pourrait être important. Par ailleurs, s’agissant d’un sérotype exotique, s’il venait à arriver en France, une zone réglementée de 150 km autour des foyers serait mise en place conformément à la réglementation européenne. Cette mesure a pour but de limiter la propagation de la maladie sur de moyennes/longues distances comme ce fut le cas en 2015, puis en 2017 lors de la réémergence du BTV 8, ou encore de l’arrivée du BTV 4.

A ce jour, il n’existe pas de vaccin contre ce sérotype. Cependant, un laboratoire allemand travaille à son développement

Le GDS Aveyron reste attentif à l’évolution de ce sérotype et sa possible arrivée en France.

Source : plateforme de l’ESA et GDS France.

 

FODSA-GDS Aveyron a interpelé les représentants politiques aveyronnais dans le but de les alerter sur l’impact sanitaire et économique majeur de la FCO dans les élevages ovins et ovins aveyronnais. Le GDS Aveyron a sollicité leur appui afin que l’Etat prenne en compte, dans ses réflexions d’indemnisation des éleveurs, les pertes, les frais vétérinaires et les coûts de vaccination engendré par la FCO, comme cela a été fait dans le cadre de la MHE. M. MAZARS, Député du département de l’Aveyron, M. ANGLARS, Sénateur, et M. VIALA, Président du Département ont fait remonter ces demandes au Ministère de l’Agriculture.

Les équipes du GDS Aveyron restent à votre disposition pour toute information complémentaire.

 

Consultez la note complète de la plateforme de l'ESA sur l'enquête visant à objectiver l’impact sanitaire de la nouvelle souche BTV8-France 2023 réalisée par le GDS Aveyron.

Tags: , , ,

FODSA GDS12

181 avenue des ébénistes Parc d'Activités Bel Air 12032 Rodez cedex 9

tél : 05 65 42 18 92  -  Fax : 05 65 42 99 09

© 2017 FODSA-GDS12. All Rights Reserved.