En date du 25 septembre 2025, 79 foyers ont été détectés en France, répartis dans trois départements :
- Savoie : 32 foyers
- Haute-Savoie : 44 foyers
- Ain : 2 foyers
- Rhône : 1 foyer
Ces 79 foyers concernent 47 élevages.
(nb : un élevage (identifié par un EDE unique) peut être composé de plusieurs unités épidémiologiques (lots ou parcelles). Chaque unité épidémiologique peut être à l’origine d’un foyer distinct si aucun lien épidémiologique n’est établi entre les différentes unités).
Carte des deux zones réglementées au 19 septembre 2025 (départements : Savoie, Haute-Savoie, Ain, Jura, Isère, Loire et Rhône).
Depuis le 19 septembre 2025, la zone réglementée se divise en deux sous-sections :
- Secteur 1 (ZR1) : Ain, Isère, Savoie et Haute-Savoie (issu des foyers de l'Ain, Savoie et Haute-Savoie).
- Secteur 2 (ZR2) : Ain, Isère, Loire et Rhône (issu du foyer du Rhône)
En ZR1, la situation est stabilisée pour le moment, depuis plusieurs semaines.
90% des bovins de la zone réglementée vaccinés (ZR1)
Depuis le 18 juillet 2025, une campagne de vaccination obligatoire de l’ensemble des bovins présents dans la zone réglementée est en cours. Son objectif est d’éradiquer totalement la maladie, en complément des autres mesures mises en place : abattage des foyers infectés (unités épidémiologiques), restrictions de mouvements et respect strict des règles de biosécurité. Cette campagne concerne l’ensemble des bovins, tous âges confondus, présents dans la zone dite réglementée, définie par un périmètre de 50 kilomètres autour des foyers. La vaccination y est obligatoire pour tous les bovins et entièrement financée par l’État.
Au 28 août 2025, plus de 90 % des bovins des élevages situés en zone réglementée avaient déjà été vaccinés, soit plus de 265 000 animaux.
Une seconde zone réglementée suite au foyer du Rhône (19/09/2025)
Le 19 septembre, une seconde zone réglementée (ZR 2) a été mise en place suite au foyer déclaré dans le Rhône (cf carte plus haut). La vaccination a commencé dans cette zone le 25 septembre 2025.
Vaccination préventive contre la DNC en Corse
La Corse ne connait aujourd'hui aucun foyer de DNC mais sa proximité avec la Sardaigne a conduit les parties prenantes à solliciter l'état pour la vaccination de son cheptel bovin. Le CNOPSAV a validé le lancement d’une campagne de vaccination obligatoire des bovins en Corse, entièrement financée par l’État. Tous les bovins et élevages de l’île seront vaccinés à partir du 1er septembre, pendant 4 mois, par les vétérinaires.
Retour d'estives
La zone réglementée centrée sur les départements de Savoie, de Haute-Savoie, de l’Isère et de l’Ain comprend une vaste zone montagneuse où se situent de nombreux pâturages d’altitude. Ces estives accueillent des bovins pendant l’été, avant de retourner sur le site principal de leur élevage pour la période hivernale. Les autorisations de mouvement sont accordées entre l’estive et le lieu principal d’élevage lorsque les deux sites sont situés en zone réglementée. En revanche, certains de ces lieux principaux d’élevage se situent en zone indemne, interdisant le retour des bovins dans l’immédiat, pour des raisons sanitaires. Environ 4 000 bovins seraient concernés.
Communiqué de presse Ministère de l'Agriculture : descente d'estive
Dans les zones réglementées, mise en place de mesures d’hygiène et de biosécurité renforcées.
Dans un contexte où la situation sanitaire vis-à-vis de la DNC demeure incertaine et est en évolution, il est rappelé le respect strict des mesures prescrites, en particulier :
- Le respect dans les zones réglementées des mesures de biosécurité et particulièrement l’interdiction de mouvements des bovins ou le strict respect des conditions de déplacement des animaux. Il est formellement interdit d’introduire des bovins en provenance des zones réglementées, quel que soit le motif.
- La surveillance rapprochée de l’état de santé des bovins par les éleveurs, et le signalement systématique en cas de signes évocateurs de DNC ;
- Dans les zones réglementées, la mise en place de la vaccination obligatoire dans les meilleurs délais, intégralement prise en charge par l’Etat.
La liste des communes des deux zones réglementées est disponible : Dermatose nodulaire contagieuse bovine | DRAAF Auvergne-Rhône-Alpes
Une foire aux questions/réponses sur le site internet du Ministère de l'Agriculture est disponible et a été complétée, vous pouvez la trouver à l’adresse suivante : https://agriculture.gouv.fr/dermatose-nodulaire-contagieuse-des-bovins-dnc-point-de-situation-et-foire-aux-questions
Vous pouvez également consulter des fiches techniques réalisées par GDS France sur la maladie :
Synthèse des connaissances DNC
Gestion de lutte contre les insectes DNC
Face à une épizootie à transmission vectorielle, deux actions complémentaires sont indispensables pour éradiquer la maladie et sont mises en place par l’Etat et le Ministère de l’Agriculture :
- le dépeuplement ciblé des foyers (animaux appartenant au même lot que l’animal déclaré positif afin de supprimer toute source de multiplication du virus).
- La vaccination a débuté le 19 juillet dernier, elle permettra de protéger les cheptels indemnes dans la zone réglementée. La vaccination est un outil complémentaire à la surveillance, au dépeuplement des foyers et aux restrictions des mouvements. Elle contribue à limiter l’extension de la maladie et à diminuer le nombre de suspicions et de foyers. Cette stratégie constitue un anneau de protection autour des foyers : l’intérêt est collectif, pour la zone réglementée, mais aussi pour l’ensemble des élevages du territoire national.
La France a commandé des vaccins auprès de la banque de vaccin de l’Union européenne. Ces vaccins en provenance d’Afrique du Sud ont été réceptionnés le 15 juillet. Ce vaccin nécessite une seule injection en sous-cutanée et l’immunité totale est atteinte en 3 semaines (immunité partielle à partir de 10 jours). La vaccination n’a aucun effet sur la qualité de la viande ou du lait.
Lors des précédentes campagnes de vaccination dans les Balkans et en Europe du sud, le vaccin s’est avéré efficace. En effet, une épizootie avait été observée en Europe dans les Balkans en 2015-2017. Elle a été éradiquée grâce à un ensemble de mesures de gestion, parmi lesquelles une campagne de vaccination régionale. Le dernier foyer observé en Europe datait du 10 octobre 2017 au Monténégro. La DNC est présente en Afrique du Nord depuis 2023 (Libye, Algérie, Tunisie).
En Italie, la vaccination ne concernera que la Sardaigne. En Lombardie, un seul foyer a été déclaré en lien épidémiologique avec la Sardaigne, la situation semble maitrisée. La Suisse souhaite vacciner son canton de Genève. Ainsi, l’Italie et la Suisse utiliseront le même vaccin que la France.
Le recouvrement du statut indemne sera effectif au bout de 14 mois après la dernière vaccination ou le dernier dépeuplement.
Le virus en quelques mots
Le virus présente une très grande résistance dans le milieu extérieur (80 jours à 20°C, 8-10 jours à 37°C) En revanche, il est très sensible aux ultraviolets. Les principales portes d’entrée du virus sont la peau ou les muqueuses digestives.
La période d’incubation est variable et a été établie à 28 jours. A l’issu de cette période d’incubation, plusieurs signes généraux peuvent apparaître :
- Fièvre pouvant atteindre 41°C ;
- Abattement ;
- Anorexie ;
- Chute de lactation ;
- Hypertrophie des ganglions lymphatiques ;
- Nodules sur la peau, les muqueuses et les membranes
L’évolution de ces symptômes peut être longue et les séquelles nombreuses (avortements, stérilité, tarissement, amaigrissement). La mortalité peut atteindre 10% du troupeau.
En cas de doute sur votre élevage, contactez immédiatement votre vétérinaire.
Pour rappel, la DNC est une maladie vectorielle, strictement animale. Elle affecte les bovins, les zébus et les buffles. Les autres espèces animales, comme les ovins et les caprins, ne sont pas concernés.
La DNC n’est pas transmissible à l’homme, ni par contact avec des bovins infectés, ni par l’alimentation, ni par piqûres d’insectes. Il n’y a en outre aucun risque pour la santé humaine lié à la consommation de produits issus de ces animaux. En revanche, cette maladie animale est fortement préjudiciable à la santé des bovins et conduit à des pertes de production importantes.
Elle se transmet entre animaux par piqûre d’insectes de type stomoxe ou taons (mouches).
L’équipe de FODSA-GDS Aveyron reste à votre disposition pour toute information complémentaire.