Face aux épidémies de FCO et MHE, le GDS Aveyron renforce son action d’information auprès des éleveurs et rappelle des points importants.
Quelle situation nationale pour les maladies vectorielles ?
Pour rappel, deux virus de FCO circulent en France depuis 2 ans : le sérotype 8 nouvelle souche depuis 2023 et le sérotype 3 depuis 2024. Le sérotype 4 (depuis 2017) est également présent à bas bruit et sans conséquence actuellement.
Un premier foyer de Fièvre Catarrhale Ovine de sérotype 3 a été confirmé en France le 5 août 2024 dans le département du Nord. Entre le 5 août 2024 et le 6 juin 2025, 10 813 foyers ont été recensés (bovins, ovins, caprins). Aucun foyer de sérotype 3 n’a été déclaré à ce jour en Aveyron.
La carte ci-dessous présente la répartition des foyers de FCO 3 par département.
En ce qui concerne le sérotype 8, qui a massivement circulé en 2023 puis 2024, le nombre de foyers (bovins, ovins, caprins) déclarés à l’échelon national entre le 1er juin 2024 et le 5 juin 2025 est de 17 035 dont 284 en Aveyron.
En ce qui concerne la MHE pour les bovins, entre le 1er juin 2024 et le 5 juin 2025, 3 906 foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE) ont été recensés en France dont 405 foyers en Aveyron. Les principales régions touchées sont Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et Pays-de-la-Loire.
Et en Aveyron ?
Entre le 1er juin 2024 et le 5 juin 2025, on comptabilise en Aveyron :
- aucun foyer de FCO-3
- 284 foyers de FCO-8 (bovins et ovins)
- 405 foyers de MHE (bovins)
D’autres sérotypes circulent en Europe
Le sérotype 1, jusqu’alors présent depuis plusieurs années dans une zone du sud-ouest de l’Espagne, s’est propagé vers le nord du pays en 2024, causant plus de 800 foyers. Le dernier foyer déclaré est à 400 km de la frontière française.
Un nouveau sérotype, le sérotype 12, jamais observé en Europe jusqu’à présent, est apparu fin septembre 2024 aux Pays-Bas. Bien qu’il soit apparu pendant la période propice de diffusion de la FCO, ce sérotype 12 n’a étrangement pas engendré plus de 12 foyers. Sa diffusion et son impact semblent, à ce stade, très différents de ceux des autres sérotypes. Depuis janvier 2025, cette souche a été mise en évidence chez différents bovins en Angleterre mais sans clinique associée.
Quelles évolutions pour 2025 ?
Ces maladies vectorielles vont poursuivre leur diffusion dans les zones qui n’ont pas encore été atteintes ou qui l’ont été en fin de période de circulation virale en 2024.
En ce qui concerne l’Aveyron, il est très probable que la MHE reprenne une activité importante dans les prochaines semaines sur le département. L’arrivée du sérotype 3 de la FCO est également fortement probable d’ici la fin de l’année.
Enfin, il est à craindre que la FCO-1 poursuive sa diffusion en direction de la France, comme la MHE en 2023.
Quelle stratégie vaccinale ?
Afin de prévenir l’introduction et la propagation de la fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 1, actuellement présente en Espagne, l’État prévoit de mettre à disposition des doses de vaccins concernant les sérotype 1 et 8. En ce qui concerne la FCO-1, l’objectif est de constituer un cordon sanitaire destiné à protéger les cheptels bovins et ovins dans les départements frontaliers suivants : Pyrénées-Atlantiques, Landes, Gers, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Ariège, Aude et Pyrénées-Orientales.
Par ailleurs, pour sécuriser la disponibilité des vaccins contre la FCO de sérotype 8, l’État a décidé de commander 7 millions de doses. Cette mesure vise en priorité à protéger les cheptels ovins français, particulièrement touchés par une surmortalité importante en 2024. En limitant la circulation du virus, cette campagne de vaccination contribuera également à la protection indirecte de l’ensemble des ruminants.
Les vaccins contre les sérotypes 1 et 8, financés par l’État, seront mis gratuitement à disposition des éleveurs à partir de l’été, par l’intermédiaire de leur vétérinaire.
Pour notre département, il est important de rappeler que le vaccin contre la FCO-1 est désormais possible sur le marché privé ; les éleveurs doivent se rapprocher de leur vétérinaire.
Le GDS Aveyron rappelle que, au-delà des signes cliniques observés sur les animaux, et des mortalités, ces maladies sont responsables de baisses de fertilité transitoires sur les adultes pouvant aller parfois jusqu’à la stérilité définitive chez les mâles (taureaux, béliers). De nombreux troupeaux sur le département sont aujourd’hui confrontés à ces problèmes. L’anticipation par les précommandes de vaccins reste essentielle pour garantir leur disponibilité au moment opportun. Si ce n’est pas déjà fait, commandez ou précommandez les doses vaccinales chez votre vétérinaire dès maintenant !
La vaccination pour les caprins c’est désormais possible !
Désormais, les vaccins FCO sont tous utilisables chez les caprins dans le cadre de la cascade thérapeutique. Même si les conséquences de la FCO sont difficiles à appréhender chez les caprins (la remontée de données et d’évaluation de l’impact de façon fiable est difficile dans ce cas), des foyers ont été déclarés et il est recommandé de vacciner.